Mohcin Bélabès : la révision de la Constitution doit être l’étape finale d’un processus de refondation politique

17/08/2014 - 19:08


A la veille des consultations politiques sur la révision constitutionnelle, le patron du RCD, qui n’y participe pas, s’est fendu d’une longue déclaration à l’APS. De son point de vue, la révision de la Constitution, s’il y a lieu, devrait être la dernière étape d’un processus de transition, à laquelle son parti n’a de cesse d’appeler.
Et c’est la raison pour laquelle a-t-il expliqué, le RCD refuse de « s’impliquer » dans le débat sur la révision constitutionnelle dont les propositions portent sur la limitation du nombre de mandats présidentiel, plus de compétence pour le parlement et une plus grande autonomie de la Justice.
« Pour nous il s’agit d’une logique. Nous boycottons les consultations. Donc nous refusons d’apporter notre contribution aux discussions » tranche Mohcin Bélabés. Selon lui, cette « logique » s’inscrit dans la démarche initiée par sa formation depuis plus d’une année où il avait engagé une réflexion au niveau de la base sur les grandes questions qui concernent le pays dont la révision de la loi fondamentale du pays.
Le chef du RCD, a rappelé que son parti a déjà travaillé à l’élaboration d’une mouture avec ses militants, considérant que ce projet reste « toujours d’actualité ». En effet, cette formation politique avait rendu publique, il y a plus d’un an, un document, dans lequel le RCD préconise, entre autres, la mise en place d’un Etat démocratique et social où sont confirmés la justice sociale, la citoyenneté, l’égalité des droits entre l’homme et la femme, l’organisation d’élections libres et transparentes et la séparation des pouvoirs et son corollaire l’indépendance de la justice.
La proposition de cette formation politique énonce comme principes généraux la séparation du politique du religieux, la redéfinition de l’algérianité intégrant l’ensemble de ses composantes, la consécration d’un Etat unitaire régionalisé (EUR) et, sur le plan international, la priorité sera donnée à « la construction d’un ensemble régional des pays de l’Afrique du Nord ».
Le RCD plaide, en outre, pour un régime parlementaire où la vocation de l’Assemblée est de représenter le peuple et le Conseil de la nation, et où les entités régionales seraient définies dans le cadre de la mise en œuvre de l’EUR, ainsi qu’un pouvoir exécutif bicéphale « effectif ».
Il prône également le principe de la limitation du nombre des mandats présidentiels. « Le président est rééligible une seule fois pour un mandat de cinq (5) ans », est-il écrit dans le projet mis en ligne, recommandant aussi l’encadrement des pouvoirs exceptionnels que confère la Constitution au Président. « Il ne peut décréter l’état d’urgence, l’état de siège ni même l’état d’exception qu’après consultation préalable des présidents des deux chambres du Parlement, du président du Conseil constitutionnel et du chef du gouvernement».
Le RCD avait critiqué le projet soumis à consultations par la présidence de la République estimant que « la refonte institutionnelle, l’officialisation de la langue amazighe et l’équilibre des pouvoirs ont été occultés ». Une feuille de route consensuelle définissant les mécanismes à même d’assurer le libre choix des Algériens, un dialogue national ouvert à tous les acteurs politiques et sociaux et la revalorisation de l’Etat et ses principeaux organes sont autant de points pour lesquels milite le RCD qui s’attelle à la préparation de la Conférence nationale pour les libertés et la transition démocratique qui doit se tenir, normalement le 10 juin, à l’hôtel Hilton d’Alger.