USMA : Il y a l’USMA et il y a les autres

27/03/2014 - 0:36


Le championnat de Ligue 1 Mobilis observe un arrêt de plus de trois semaines au lendemain de sa 24e journée, pendant lequel les joueurs de l’USMA tentent de profiter d’un repos bien mérité, alors que dans leur rétroviseur, les silhouettes de leurs poursuivants sont à peine visibles. Onze points séparent désormais le leader de ses principaux concurrents lesquels, vu le rythme imposé par les Rouge et Noir en tête du classement, ont dû abandonner toute poursuite. Les Usmistes se sont offerts une semaine de répit en toute tranquillité, avant de retrouver vendredi prochain le chemin de l’entraînement, en prévision de la reprise de la compétition, où ils comptent asseoir davantage leur autorité. Avant d’atteindre le sommet, l’USMA a connu des moments bien difficiles, de doute surtout, notamment en début de saison avec quelques faux pas plus ou moins inattendus, comme cette surprenante défaite à domicile devant le CABBA ou ce match nul face au CSC, avant qu’une autre déconvenue à El Eulma ne leur fasse très mal. Courbis, alors entraîneur des Rouge et Noir, décide de prendre le taureau par les cornes en donnant un sacré coup de pied dans la fourmilière, écartant ainsi quatre cadres de l’équipe. Secoué, le groupe réagit tout de suite. Un match nul à Chlef, suivi d’une victoire contre Aïn Fakroun, puis un précieux succès à Oran contre le MCO, la machine est relancée. Depuis, l’USMA n’a plus perdu, enchaînant 16 matchs sans défaite, avec une série de six victoires de suite. Au lendemain de cette 24e journée, les chiffres sont éloquents. Meilleure équipe à domicile (31 points, 10 victoires, 1 nul et 1 défaite), meilleure équipe à l’extérieur (23 points, 6 victoires, 5 nuls et 1 défaite), meilleure attaque avec 34 buts marqués et meilleure défense avec seulement 13 buts encaissés. En termes de points, cela fait deux journées que les Usmistes ont dépassé la barre des 50 points, alors qu’il faudra au moins trois autres journées à ses poursuivants pour franchir ce seuil, encore faut-il qu’ils gagnent leurs trois prochaines rencontres. Et pour illustrer davantage la supériorité de l’USMA, il est peut-être utile de souligner l’écart de 35 points qui la sépare de la lanterne rouge. C’est tout un monde !
Cette USMA peut-elle faire mieux qu’en 2005 ?
La série de 16 matchs sans défaite est un record que l’USMA n’a jamais réalisé jusque-là. Sa meilleure performance en la matière remonte à la saison 2004/2005, l’année de son dernier sacre, où elle a pu enchaîner dix matchs sans défaite, avec huit victoires de suite. Si elle fait un peu mieux cette saison, elle devra attendre la fin du championnat pour voir si elle sera en mesure d’égaler la performance de l’équipe de 2005, qui est considérée comme la meilleure des deux dernières décennies. L’USMA de l’époque, celle des Dziri, Ammour, Bourahli, Eneramo, Zeghdoud, Djahnine, Hamdoud, Ghazi, Achiou, Benchergui et les autres, avait écrasé toute la concurrence en terminant sur le trône avec 67 points et 13 points d’avance sur le second, la JSK. Une performance difficile à rééditer, mais l’équipe de Velud est sur la bonne voie, puisqu’en 2005, l’USMA totalisait 54 points à l’issue de la 24e journée, soit le même nombre que l’équipe actuelle a engrangé à ce stade de la compétition de la saison en cours. Reste à savoir si les Koudri, Bouchema et autre Ferhat maintiendront le cap jusqu’à l’arrivée.
La réussite d’un projet
Aujourd’hui, chiffres à l’appui, force est de constater qu’il y a l’USMA et il y a les autres. Car même l’ESS, au plus fort de sa domination, n’était pas parvenue à faire aussi nettement la différence. Cela ne peut pas être le fruit du hasard. Depuis la saison dernière, l’on assiste à la renaissance d’une nouvelle USMA qui va redorer le blason du club suite à une galère qui aura duré sept ans. Après avoir régné toute une décennie sur le football national, avec pas moins de neuf titres entre les bras, les Rouge et Noir entrent en hibernation, sans trop disparaître pour autant. De 2005 à 2010, l’USMA ne fait que tourner en rond, avec deux finales de Coupe d’Algérie perdues au passage. En 2010, et avec l’avènement du professionnalisme, elle est la première formation à se lancer dans le bain. Allik, alors président du club, signe un contrat historique avec l’ETRHB Haddad, faisant de cette entreprise le nouveau propriétaire de l’USMA. Même si l’ex-numéro un des Rouge et Noir est entré par la suite en conflit avec les nouveaux dirigeants, là n’est pas le sujet, il a eu néanmoins le mérite et le courage d’avoir franchi le pas. L’histoire retiendra qu’il a été le premier président à s’engager sur cette voie. Ayant pris l’engagement de ne pas partir sans laisser son club entre de bonnes mains, Allik aura tenu parole. La nouvelle direction, prenant le train en marche, va un peu galérer. Mais contre vents et marées, elle s’accroche, tant bien que mal. Un travail de fond est entrepris à tous les niveaux. Restructuration de l’administration, rénovation des infrastructures du club, renouvellement et rajeunissement de l’effectif  et l’instauration d’un nouveau mode de fonctionnement. Financièrement, l’USMA affiche une bonne santé qui va la mettre à l’abri des vents violents qui secouent tous les autres clubs. Certes, tout n’est pas parfait, mais rien ne se fait du jour au lendemain, surtout pas un tel projet. La nouvelle direction attendra trois ans avant de cueillir les premiers fruits. Après avoir assuré le maintien (2010/2011) et s’être classé 3e (2011/2012), elle décroche la saison d’après deux trophées, la Coupe d’Algérie et la Coupe arabe (2012/2013). La saison en cours, après avoir remporté en chemin un trophée de prestige, la Supercoupe, l’USMA file allègrement vers le sacre final, le sixième de son histoire.
Le complot
Alors que les autres clubs devaient prendre l’USMA comme exemple pour passer le cap de l’amateurisme et élever le niveau du championnat et du football national, certaines personnes vont tout mettre en place pour la faire échouer. Trois présidents puissants décident de l’abattre. Ce n’est pas l’USMA en tant que club qui les dérange, mais plutôt son modèle et son nouveau statut. Les présidents en question, et d’autres aussi, n’ont jamais accepté l’avènement du professionnalisme qui menace leur avenir personnel et leurs propres intérêts.  Pour imposer le modèle qu’ils défendent, l’amateurisme et le bricolage, le seul modèle qui leur permet de durer à leurs postes et de protéger leurs propres intérêts, le seul modèle qui occulte leurs carences et leurs limites en matière de gestion, il fallait faire échouer celui de l’USMA pour le désigner du doigt comme étant un projet défaillant. Tout en barrant la route aux entreprises intéressées par reprendre leurs clubs, ils ont tout essayé en coulisses pour faire rétrograder l’USMA lors de la saison 2010/2011 lorsque les Rouge et Noir peinaient un peu en bas du tableau. A l’époque, Hervé Renard nous avait confié en aparté qu’il voyait des choses bizarres lors des matchs de son équipe. Si l’USMA a réussi à se maintenir en Ligue 1, les attaques n’ont pas cessé pour autant. La campagne de déstabilisation a repris de plus belle cette saison dès que les Rouge et Noir ont pris la tête du championnat. A chaque fois qu’une erreur d’arbitrage est constatée dans un match de l’USMA, c’est le grand scandale. On saute sur l’occasion, les arbitres sont voués aux gémonies, la presse et les différents médias s’emparent du sujet, on en fait l’actualité, alors que des erreurs plus graves et plus flagrantes sont commises ailleurs et passent totalement inaperçues. Pendant ce temps-là, les Rouge et Noir ne font pas que résister, mais sont en train de prouver que leur réussite, ils ne la doivent à personne, en mettant en évidence le fossé que peut séparer l’amateurisme et le bricolage du professionnalisme. Comme nous l’indiquions plus haut, tout n’est pas parfait à l’USMA. Mais au lieu de fustiger ce projet pour des raisons que tout le monde connaît, ne serait-il pas plus avantageux de le prendre comme exemple ou d’essayer de faire mieux ? Faut-il encore dire, ou préciser, qu’à l’USMA, on respire un air plus léger que dans beaucoup d’autres clubs en proie au doute le plus profond ? S’il y a toutes les raisons du monde de se réjouir de la percée usmiste, la compétition nationale ne peut pas non plus se passer des autres clubs qui en font l’histoire, la diversité et, également, la qualité. Il est temps qu’ils s’y mettent à leur tour.

---------------

Dziri : «Nous ne sommes pas à l’abri d’une mauvaise surprise»
Billel Dziri ne pense pas que les jeux soient faits en championnat, l’adjoint de Velud reste prudent.
Comment évaluez-vous le parcours de votre équipe depuis l’entame de la phase retour ?
C’est un parcours très positif, je ne crois pas qu’une autre équipe ait pu réaliser cela. Nous sommes non seulement invaincus, mais nous n’avons pas perdu en plus le moindre point sur notre terrain. Il est difficile de faire mieux.
Justement, vous en êtes à votre 16e match sans défaite. Quel en est le secret ?
Il n’y a pas de secret. L’équipe a continué à travailler comme elle l’a fait depuis le début de saison, c’est-à-dire avant l’arrivée d’Hubert Velud. Il y a eu une continuité dans le travail, rien n’a changé. L’entraîneur actuel a certes apporté sa touche, mais ce qui est bien, c’est que les joueurs ont pu maintenir le cap et, avec le temps, l’équipe est montée en puissance.
Velud a-t-il apporté le plus que l’équipe recherchait ?
Chaque entraîneur a sa méthode de travail. Velud a trouvé l’équipe sur les rails, mais il a apporté sa touche qui lui a permis de réussir sa mission. Dans le football moderne, l’entraîneur ne travaille pas seul, il y a tout un staff à ses côtés. Je dirais que c’est grâce à un travail collégial et à une bonne entente avec les joueurs que l’USMA a réussi un tel parcours.
Avec Courbis, l’équipe n’a effectué aucun stage à l’étranger, mais Velud va tenir son troisième regroupement en Tunisie. Comment l’expliquez-vous ?
Courbis n’a pas vu l’utilité de se préparer à l’étranger alors que Velud a programmé deux stages en Tunisie dès son arrivée. Comme je viens de vous le dire, chaque entraîneur a sa propre vision des choses bien que je considère que le premier stage en Tunisie ait été programmé juste pour que Velud puisse bien connaître le groupe et le second c’était pour préparer la Supercoupe d’Algérie. Et cette fois-ci, c’est pour meubler le vide après l’arrêt du championnat.
Le fait d’avoir été éliminé de la coupe d’Algérie ne vous a-t-il pas permis de mieux vous concentrer sur le championnat ?
Nous regrettons bien sûr notre élimination en coupe d’Algérie, car nous avions dominé la JSK en coupe, et la chance ne nous a pas souri aux tirs au but. Quand la chance vous tourne le dos, vous ne pouvez rien faire. On aurait aimé rester en course, surtout lorsqu’on voit que la JSK, l’équipe qui nous a éliminés, est en demi-finale et qu’elle peut aller en finale. Mais c’est cela le football et c’est peut-être cela qui nous a permis de nous concentrer beaucoup plus sur le championnat.
En s’engageant à fond dans la Ligue des champions africaine, ne pensez-vous pas que cette compétition a eu raison de votre principal concurrent, l’ESS, qui n’a pas pu suivre votre rythme ?
Je ne sais pas, mais ce qui est sûr, c’est que l’ESS a été derrière nous pendant une longue période jusqu’à ce qu’elle fasse quelques faux pas qui nous ont permis de prendre le large. J’espère de tout mon cœur aujourd’hui qu’ils reviennent du Cameroun avec le billet des quarts de finale. Ce qui est bien, c’est qu’ils n’ont pas encaissé de but sur leur terrain et cela peut jouer en leur faveur au match retour. Je pense qu’ils ont une grande chance de se qualifier.
Onze points vous séparent désormais de vos poursuivants directs, peut-on dire que les jeux sont faits ?
Non, car nos concurrents peuvent revenir à tout moment. Il y a quatre journées, nous étions en compagnie de l’Entente à la première place, mais durant les quatre derniers matchs, nous avons récolté 12 points alors que l’ESS n’en ont gagné qu’un. Rien ne dit qu’il ne va pas nous arriver ce qui leur est arrivé. En football, on peut s’attendre à tout. L’écart de 11 points est plus ou moins sécurisant, mais il ne nous garantit pas le titre.

---------------

Les internationaux pourraient reprendre l'entraînement en Tunisie
Les internationaux de l’USMA, Zemmamouche, Khoualed, El Orfi et Ferhat, quitteront aujourd’hui le centre technique national de Sidi Moussa, après avoir pris part au stage des locaux qui a débuté lundi dernier. Les quatre joueurs, qui n’ont pas pris de repos, au lendemain du match face à l’ASO, devront bénéfier, à leur tour, de quelques jours de vacances pour souffler un peu. Il est fort possible qu’ils reprennent l'entraînement en Tunisie, lors du stage qui se tiendra à Gamarth, à partir du 3 avril.

Velud attendu aujourd’hui
Comme on le sait, l’entraîneur de l’USMA a pris, lui aussi, une semaine de vacances, pour aller se reposer auprès des siens. Il est attendu demain pour diriger la première séance de reprise.

Bourzag veut Rabti et Bekakchi
L’on s’attend à ce que l’entraîneur des U21 de l’USMA, Abdelouahab Bourzag, fasse appel à Djamel Rabti et Brahim Bekakchi qui font partie de l’effectif de l’équipe première, pour renforcer les rangs de son équipe, demain, à l’occasion du match des demi-finales de la Coupe d’Algérie qui opposera les Rouge et Noir à leurs homologue du NAHD. Les Espoirs de l’USMA, pour rappel, caracolent en tête du classement et rêvent de décrocher le doublé coupe-championnat cette saison.