Algérie - Abdelatif Benachenhou plaide pour des "prérogatives économiques" au ministère de l'Intérieur

24/01/2014 - 15:51


L'ancien ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou a prôné, dimanche au forum de Liberté, une nouvelle architecture institutionnelle qui donnerait au ministère de l'Intérieur de larges prérogatives économiques pour mieux conduire le développement local.
 
De l'avis d'Abdelatif Benachenhou, le développement local exige une étroite collaboration entre le ministère chargé des Finances et de l'économie et celui de l'Intérieur. L'appui de ce dernier est décisif selon ses termes car, indispensable pour redéfinir la relation entre walis et élus. "Il faut que le ministère de l'Intérieur reprenne ses responsabilités économiques.", a-t-il souligné. L'ancien ministre des Finances, qui n'est pas allé jusqu'à avouer qu'il n'a pas eu en son temps des rapports si forts avec son collègues de l'Intérieur pour insuffler une dynamique de développement local, a néanmoins insisté sur la nécessité de revoir l'architecture institutionnelle pour donner plus de confiance aux commis de l'Etat.
Fond souverain, une question de confiance
Sur un autre chapitre, M. Benachenhou a fait allusion à la question de la légitimité politique pour expliquer certains des échecs de l’Algérie sur le plan économique. La difficulté éprouvée pour créer un fond souverain pa l'Etat algérien, en est la parfaite illustration, selon lui. C'est la conséquence du "manque de confiance qui caractérise la relation entre gouvernants et gouvernés", a-t-il indiqué. Un tel fond aurait permis à l'Etat algérien, selon plusieurs économistes qui se sont exprimés sur la question, de saisir l'opportunité qui s'est présentée à lui avec la crise économique mondiale pour investir une partie de ses revenus générés par l'exportation des hydrocarbures en Europe ou ailleurs, dans des entreprises en difficultés. A ce sujet, Benachenhou a eu cette réplique: " De tels investissements passent ou par des fonds souverains ou par des entreprises publiques et privées. Or, nous n'avons pas d'institutions qui nous permettent d'internationaliser notre économie. Nous n'avons pas confiance en nous, encore moins dans les autres". Et de s'interroger: "Vous vous souvenez de la polémique qui a suivi la mise en place du fond de régulation des recettes que j'ai créé quand j'étais ministre? Vous imaginez si une partie de ces recettes a été affectée dans un autre fond et confiée à une équipe de techniciens qui auraient eu la charge de les fructifier par des placements?".