Amar Saadani veut la tête d'Abdelmalek Sellal

24/01/2014 - 14:35


Après s’être aligné aveuglément sur les oukases du président avec un certain masochisme, Amar Saadani se réveille pour rappeler que le gouvernement doit être dirigé par le parti majoritaire. en clair : exit Abdelmalek Sellal.
Amar Saadani a sans doute tenu le meeting le plus court de l’histoire de la politique nationale. En dix minutes top chrono, le très controversé secrétaire général du FLN a rué dans les brancards pour donner pêle-mêle un certain nombre de signaux d’alarme qui ne trompent pas.
Mais Amar Saadani est un animal politique au sang froid. Nourri aux mamelle du FLN. il n'a pas froid aux yeux et ne craint pas le ridicule. Malgré la crise interne qui secoue le parti, il balaye les critiques de ses détracteurs et se projette dans l'avenir pour se donner un contenance politique. Ainsi, alors que le calendrier politique s’agite, avec notamment la perspective de la convocation du corps électoral et l’entrée en lice de Benflis dans la bataille pour la présidentielle, ne voilà-t-il pas que le patron du FLN se pique d’un rôle nouveau, celui de donneur d’ordre. Ainsi, Saadani veut une redistribution des cartes politiques à la veille de la présidentielle. Autrement dit, il veut que le gouvernement soit dirigé par le parti majoritaire à l’APN, soit le FLN. Pourquoi cette sortie maintenant ? Pourtant à la désignation d’Abdelmalek Sellal comme premier ministre par deux fois, le FLN et Saadani le premier, a applaudi la décision de Bouteflika. Ils n’avaient rien trouvé à dire. Que reproche Saadani à Sellal pour vouloir le dégommer ? Il y a comme une odeur de soufre dans le clan. Ambiance, ambiance ! 
Dans la foulée et l’un dans l’autre, le chef du FLN veut aussi l’amendement de la constitution. La raison ? Certainement pas pour "créer ou occuper le poste de vice-président ou d’assurer un autre mandat présidentiel au président de la République, mais pour que le gouvernement soit composé et dirigé par le parti majoritaire au Parlement", justifie-t-il avec la main sur le cœur. Il a précisé que le FLN milite pour une révision de la constitution avant les élections. Sans nous dire ni quand, ni comment à trois mois seulement de la présidentielle, Saadani ne s’attarde pas non plus sur cette nécessité, ni sur les amendements à apporter.
Il a tenu cependant à remettre le président au centre de la décision concernant la révision de la constitution auquelle plus personne ne croit, hormis Saadani désormais. Il a affirmé que la révision de la Constitution, "qu’elle intervienne avant ou après l’élection présidentielle, relève des prérogatives du président de la République". Une évidence somme toute qu’il aurait pu nous épargner.
Prenant la posture d’un grand analyste devant l’éternel, M. Saadani observe que "l’opposition appréhendait beaucoup le candidat proposé par le parti du FLN, car elle est persuadée qu’il sera, sans aucun doute, le vainqueur dans cette élection". De fil en aiguille, il ajoute enfin être "convaincu" que le président Abdelaziz Bouteflika allait "annoncer sa candidature juste après la convocation du corps électoral". Voilà un message subliminal au président pour qu’il se représente, en dépit de sa convalescence et de trois mandats au bilan plus que contestable. 
Yacine K.