Des villas accueillent les bazars de l’informel

30/01/2014 - 13:31


Le phénomène du commerce informel qui prend une ampleur alarmante ne concerne pas seulement ces jeunes qui érigent des étals sur la voie publique. Certains nantis, bien introduits au sein des administrations, louent à des jeunes, non inscrits au service des registres du commerce, des espaces dans des villas conçues pour tout sauf pour accueillir un large public. Ayant la garantie de ne pas être perturbés par les services de contrôle, les occupants locataires de ces bazars, payent cher cette assurance. Cette façon de faire sous le regard complaisant de l´autorité a poussé beaucoup à investir dans ce créneau.
Le résultat est là: plusieurs villas sont devenues des espaces de vente communément appelés les bazars. Fréquentés quotidiennement par des milliers de clients et surtout clientes, ces lieux ne sont pourvus ni de sorties de secours en cas d´accident. Parfois les escaliers d´accès sont si étroits qu´ils ne peuvent accueillir deux personnes en même temps. Voulant rentabiliser au maximum les espaces, les bailleurs, louent, même les espaces communs qui restent l´unique voie d´accès et de sortie. Les jeunes qui y exercent sont en majorité des commerçants qui ne sont pas inscrits au registre du commerce. Si ceux qui n´ont pas le privilège de se «cacher» ici, sont la cible des services de contrôle, les «locataires», eux, bénéficient des appuis et des garanties des propriétaires des lieux. Pour preuve, jamais une commission ne se serait déplacée pour s´enquérir de la situation quand ceux qui occupent la voie sont chassés par les éléments de la Pupe, les inspecteurs du commerce...l´ouverture d´espace commercial obéit normalement à l´accord de plusieurs services dont la Protection civile, la Sonelgaz, les commissions d´hygiène, la direction du commerce...La question qui reste posée est celle de savoir si les bazars de Bouira ont rempli ou non ces conditions? Les propos recueillis parmi les locataires laissent penser que la réponse est non. En plus des pertes fiscales que pareille activité engendre, la sécurité du public est un élément aggravant qui engage la responsabilité des pouvoirs publics qui sont les uniques garants du bien-être du citoyen et les défenseurs de ses intérêts.