La politique des subventions a ramené le taux d'inflation en Algérie à 3,3% en 2013 (ONS)

24/01/2014 - 15:45


L'inflation est maîtrisée en Algérie grâce aux subventions des produits de large consommation (DR)
 
Ce chiffre est inférieur aux attentes du gouvernement (3,5%) et aux prévisions de la loi de finances 2013, qui tablaient sur un taux de 4%. Selon le ministre des Finances, Karim Djoudi, "ce recul constituera un pas vers un retour aux prix d’avant 2012". "Les prix à la consommation ont augmenté de 3,25%, situant l’évolution annuelle du taux d’inflation en 2013 à 3,3%", a indiqué l’ONS, précisant que cette variation est due notamment à des hausses de plus de 4% des produits agricoles frais et de 6% des services.
Cette variation haussière est due, en générale, à une hausse de 3,25% des biens alimentaires en 2013 contre une "forte augmentation", de 12,22 %, en 2012, a relevé l’office. Les produits agricoles frais ont connu une augmentation de 4,02% contre 21,37% durant la même période de comparaison.
Les produits alimentaires industriels ont également connu une augmentation de près de 2,4% en 2013. "Cette variation reste de moindre ampleur par rapport à une hausse de 4,67% enregistrée en 2012", a-t-il fait remarquer. Après une hausse de 6,6% en 2012, les biens manufacturés ont augmenté de près de 2% l’année écoulée, alors que les services ont évolué de 5% à 6,2% en 2013.
A l’exception de la pomme de terre et de la volaille dont les prix ont chuté, respectivement, de 27,5% et de 11,3%, tous les produits agricoles frais ont connu une hausse en 2013, mais reste de moindre ampleur par rapport à l’année d’avant. En effet, les hausses les plus prononcées ont concerné les poissons frais (+17,02%), les viandes de mouton (+14,3%), les viandes de boeuf (+14,87%), les fruits frais (+5,9%) et les oeufs (+4,7%) et enfin les légumes frais avec près de 1%. Les produits alimentaires industriels ont également connu des augmentations en 2013, mais restent moins importantes comparativement à celles enregistrées en 2012.
Hausse des boissons sucrées et des produits laitiers
Après une hausse de 4,5% en 2012, le sucre et les produits sucrés, ont reculé de près de 1% en 2013, alors que les autres produits alimentaires industriels ont connu des variations haussières. Il s’agit notamment des boissons (près de 4%), des huiles et graisses (+2,8%), du pain et céréales (+3,02%), des laits, fromage et dérivés (+1,14%) et enfin les café, thé et infusion avec seulement 0,3%.
Les prix de produits du "panier" des biens et services, représentatif de la consommation des ménages ont augmenté de 4,1% en 2013. Tous les constituants du panier ont augmenté. L’augmentation la plus remarquable a concerné le groupe "habillement et chaussures" (+8,6%), "transports et communication" (+7,7%), "santé-hygiène corporelle (+6,2%).
D’autres produits ont aussi connu des hausses mais de moindre importance. Il s’agit, notamment des produits "divers" (matériel d’entretien et nettoyage, produits de cosmétiques, dépenses des restaurants, cafés et hôtels...) avec 4,5%, "alimentation, boissons" (+3%), "meubles et articles d’ameublement" (+3,7%), "logements et charge" (+2,7%) et enfin celui de l’"éducation, culture et loisirs (+1,7%).
Une inflation maîtrisée grâce à la subvention
Pour le mois de décembre dernier et par rapport au même mois de 2012, l’indice des prix à la consommation a enregistré une hausse de 1,10%. Cette hausse est tirée principalement par les services dont les prix ont augmenté de 5,66%. Cette variation haussière s’explique notamment par la croissance du marché national de la téléphonie mobile qui a connu "un saut quantitatif et qualitatif" durant les quatre dernières années essentiellement avec le lancement de la 3G en décembre dernier.
La hausse du mois de décembre dernier est tirée aussi par les produits alimentaires qui ont connu une hausse de 1,24%, dont 1,1% pour les produits agricoles frais et 1,36% pour les produits alimentaires industriels, a souligné l’office des statistiques.
La maîtrise du taux d’inflation constitue une "préoccupation constante" du ministère des Finances ainsi que de la Banque d’Algérie, avait déclaré le ministre des Finances.
Il avait réaffirmé à plusieurs occasions que le gouvernement était engagé dans "une politique de préservation du pouvoir d’achat des citoyens et des populations", rappelant à ce propos l’effort de soutien des prix des produits et des services de base, qui a permis, selon lui, de maintenir une inflation à un niveau "raisonnable".