Le Madjliss Echoura du MSP opte pour le boycott de la présidentielle du 17 avril

30/01/2014 - 13:31


Les choses se sont accélérées singulièrement ce week-end s’agissant des présidentielles. Quatre annonces phares : Louisa Hanoune candidate et soutien du RND pour le quatrième mandat.
A l’inverse, le RCD a décidé au terme de son Conseil national de boycotter la présidentielle. Ce n’était pas une surprise, tant la décision était dans l’air depuis des semaines.
Mais s’agissant du MSP, c’est une vrai surprise. Car ce parti politique a toujours joué la montre jusqu’à la dernière minute avant de rendre sa décision. Ce n’est donc pas le cas pour le coup, puisque ce parti a fait son choix trois mois avant la présidentielle.
Pour une fois donc, le MSP, dont la ligne politique directrice a toujours été “le participationnisme” , un concept inventé par le fondateur du parti, le défunt Mahfoud Nahnah, opte pour la rupture et se positionne de l’autre côté du pouvoir.
En effet, son Conseil national, réuni en session ordinaire a décidé de boycotter la présidentielle du 17 avril prochain. Un choix pas du tout évident, car au sein de l’instance consultative du parti, il y avait des membres favorables à la participation. Mais visiblement, ces derniers n’ont pas pesé lourd dans la décision prise aujourd’hui.
Quels sont les raisons invoquées par le Madjliss Echoura ?
Les conditions qui prévalent à la tenue de cette élection qui ne permettent pas selon le communiqué du parti la tenue d’un scrutin libre et régulier.
Le choix acté aujourd’hui par le Madjliss Echoura du MSP peut se lire aussi comme un indice supplémentaire sur la voie de la candidature du président Bouteflika.
Or ce parti, comme un certain nombre d’autres dans l’opposition, conteste cette perspective, arguant son état de santé. Pas plus qu’hier, Makri considérait que “Abdelaziz Bouteflika , homme malade, était un jouet entre les mains des opportunistes et des groupes d’intérêts qui le poussent sans pitié et sans piété à se présenter pour continuer à bénéficier des privilèges de la rente”.
Pour le chef du MSP,un quatrième mandat de Bouteflika signifie que la messe est dite. Autant donc opter pour le boycott plutôt que de servir de garniture.
Le choix du MSP ne sera pas sans conséquences, la possibilité de représailles n’est pas à exclure et Amar Ghoul va certainement tirer les marrons du feu avec une migration massive des cadres du MSP (ministres et députés) vers TAJ.
Mais ce choix n’a pas que des inconvénients, dans la mesure où il pourrait permettre au parti de se réapproprier sa base qui l’a abandonnée pour sa politique “participationniste”, voire d’attirer une partie de l’électorat islamiste qui se reconnaitra dans la ligne radicale de Abderazak Makri.
En tout état de cause, la décision du boycott prise aujourd’hui par l’instance consultative du MSP ne manquerait pas d’impacter la présidentielle du 17 avril.